C’est pour moi un réel plaisir, en cette circonstance solennelle, de souhaiter la bienvenue à tous nos chers invités, singulièrement à nos sœurs africaines ici au Sénégal, pays de la téranga. Je voudrais remercier chaleureusement chacune et chacun, pour avoir répondu à notre invitation et accepté de communier avec l’Association des Juristes Sénégalaises à l’occasion de cette grande rencontre africaine.
Permettez-moi avant de continuer mon propos, de réitérer au nom de l’AJS nos chaleureuses félicitations à Mme la Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la protection des enfants pour sa reconduction à la tête de cet important département. Et se féliciter à l’occasion du retour de la protection de l’enfance dans sa famille.
J’associe aussi à ces félicitations Monsieur le Ministre Mamadou Saliou SOW pour sa nomination comme Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la justice. Nous nous réjouissons aussi de la création de ce secrétariat d’Etat qui démontre une réelle volonté du Chef de l’Etat de mieux promouvoir les droits humains et la bonne gouvernance.
En outre, je remercie particulièrement au nom de l’AJS, de toutes les sœurs africaines, de tous les participants nos deux ministres d’avoir rehaussé de leur présence notre cérémonie officielle. Surtout quand on sait que c’est aujourd’hui que se tient le premier séminaire gouvernemental. Mention spéciale à notre ministre Madame Ndeye Sali DIOP DIENG.
Nos remerciements vont aussi vers Madame la Ministre Ndioro NDIAYE, présidente du réseau des femmes francophones pour l’égalité femmes –hommes de l’OIF, A Monsieur le Directeur intérimaire du Centre de la CEDEAO pour le développement du Genre et sa Directrice et à Madame la représentante de la Fondation Foundation for Just Society(FJS).
Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Cette rencontre n’est pas une conférence de plus, mais plutôt un prétexte sûr pour apprécier l’évolution des droits des femmes en Afrique depuis l’adoption de cet instrument majeur qu’est le Protocole à la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes communément appelé Protocole de Maputo,adopté en juillet 2003 par l’Union Africaine et entré en vigueur en novembre 2005.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du suivi de celle organisée par l’AJS en mai 2017 sur le thème : « Maputo 12 ans après, quels défis pour les droits des femmes ?».
En effet, à l’issue de cette rencontre, de fortes recommandations avaient été formulées à l’endroit des autorités et des organisations de la société civile. Parmi lesquelles on peut noter l’échange périodique d’expériences sur l’état de mise en œuvre du Protocole dans nos pays et la mise en place d’une plateforme de suivi. C’est autour de ces deux recommandations phares que s’inscrit cette rencontre sous le thème : Mise en œuvre du Protocole de Maputo : vers une plateforme africaine de suivi.
Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, Chers invités
La tenue de cette rencontre trouve toute sa pertinence parce qu’elle se déroule à un an d’échéances importantes pour la promotion des droits des femmes et des filles à savoir la Décennie de la Femme Africaine 2010-2020 consacrée par nos chefs d’Etat Africains et Being +25 ;périodes qui aspiraient à instaurer plus d’équité et d’égalité entre les sexes.
Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, Chers invités
Il me plait de rappeler que le vœu de la communauté Internationale a toujours été d’assurer la promotion, la protection et la réalisation des droits des femmes à travers l’adoption sur le plan international et régional de textes y relatifs et dont les plus pertinents sont, entre autres :
- La Convention sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 ;
- Les déclarations de Dakar 1994 et Beijing 1995 ;
- Les résolutions 1325 et suivantes ;
- Les objectifs de développement durable ;
- La déclaration des chefs d’Etat et de gouvernements africains de 2004 sur l’égalité homme femme;
- L’acte additionnel relatif à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable dans l’espace CEDEAO (cette rencontre sera l’occasion pour les femmes africaines présentes d’échanger sur cet instrument aussi important que le protocole mais méconnu par les acteurs) ;
- Le Protocole de Maputo de 2003 ;
Ce dernier cité qui nous interpelle aujourd’hui, traduit de la part de nos dirigeants africains une volonté politique réelle de promouvoir les droits des femmes et constitue pour les organisations féminines africaines une opportunité solennelle de plaidoyer afin de changer les conditions de vie des femmes et des filles du Continent.
Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, Chers invités
Il convient de rappeler que le protocole de Maputo est sans équivoque l’un des instruments le plus complet pour accélérer la réalisation des droits des femmes au sein du continent.
En effet, ce texte phare traite de questions qui présentent un intérêt particulier pour les femmes et les filles notamment : le droit à la dignité et à l’intégrité, l’accès paritaires aux instances de prise de décisions, l’accès et le contrôle des ressources, le droit au logement, à la santé et au contrôle des fonctions de la reproduction, le droit à la paix et à la sécurité, le droit à l’éducation et à la formation.
Madame la Ministre,
Il est vrai que notre pays s’est distingué par des avancées significatives en matière de promotion des droits des femmes à travers la signature et la ratification de presque la totalité des instruments y relatifs, l’adoption de textes de lois en interne notamment notre constitution de 2001 mais aussi à travers l’élaboration de politiques et programmes publiques prenant en compte le genre.
Cependant, Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, malgré ces efforts louables, il reste encore, à l’instar des autres pays africains, d’autres défis à relever relativement à l’effectivité des droits des femmes. Il s’agit entre autres de :
- La méconnaissance du protocole par la plupart des acteurs censés le mettre en œuvre et les communautés,
- La non harmonisation, dans la plus part de nos pays, des législations internes avec les conventions internationales et régionales,
- La non affectation de ressources financières suffisantes aux politiques et programmes de promotion des droits des femmes,
- le radicalisme religieux et les conflits armés entre autres.
A cela s’ajoutent les pesanteurs socio culturelles qui font des femmes africaines dans leur grande majorité, des victimes de toute forme de violences (physique, mentale, verbale, sexuelle, économique) ; de discrimination et de stéréotypes sociaux.
Ces disparités et inégalités persistantes engendrent une exclusion sociale, avec des répercussions économiques, politiques et sociales plombant ainsi l’essor de nos pays.
Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, Chers invités
Il s’agira, pour nos dirigeants de s’engager résolument pour l’effectivité des droits consacrés par le Protocole de Maputo ; cela devra passer nécessairement par le renforcement des moyens d’actions des femmes en vue de leur pleine participation à la vie économique et politique dans tous les secteurs. Une telle posture permettra d’accorder à la femme les mêmes chances qu’à l’homme face aux opportunités de la vie et constituera un gage de réalisations d’un développement durable.
A cet effet, l’engagement et le dynamisme des organisations de la société civile que nous sommes est déterminant pour la concrétisation de la volonté politique des dirigeants africains.
Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, Distingués invités
Nous avons espoir que la plateforme et les cellules nationales qui seront mises en place à l’issue de cette rencontre auront un impact considérable et constitueront des outils efficaces de suivi de l’effectivité du protocole dans nos pays et un moyen d’inscrire nos plans d’actions dans l’agenda de nos chefs d’Etats.
C’est pourquoi, Madame la Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, Chers invités, l’AJS émet des vœux fervents pour que les défis précités soient relevés afin que le Protocole de Maputo ne soit plus un mythe mais une réalité africaine au grand bonheur de toute la société.
Je voudrais terminer mon propos par des remerciements à l’endroit de :
– vous Madame la Ministre et de votre collègue Monsieur le Secrétaire d’Etat
-Mes remerciements les plus chaleureux s’adressent aussi à toutes nos sœurs venues d’Afrique
– De Madame la Ministre Conseillère avec qui j’entretiens des relations particulières, (c’est une sœur) pour son combat permanent pour l’autonomisation des femmes,
– De Madame la première vice-présidente de l’Assemblée Nationale, pour le rôle éminent qu’elle joue pour l’effectivité de la parité au Parlement
– Des Honorables parlementaire de la CEDEAO et de l’Assemblée Nationale du Sénégal/honorables haut conseillers/honorables conseillers du CESE
-Des autorités locales (Maires et autres)
– Des Partenaires techniques et financiers qui nous ont accompagné pour la réussite de cette rencontre particulièrement la Fondation FJS représentée par notre sœur Rosalie NEZIEN
-De MSI représentée par notre sœur Néné Marikou,
-De tous nos partenaires ici présents qui nous appuient constamment dans la mise en œuvre de notre mission et de nos activités quotidiennes
-Des organisations de la société civiles ici présentes,
-Des Parajurites, Badiènous gokh, Acteurs communautaires, Groupements et associations de femmes, de jeunes, d’Associations de personnes en situation de handicap
-Des Serignes Daaras, délégués de quartiers, et notables,
-Des étudiants de l’ISEG pour leur mobilisation et leur engagement, leur Directrice pour son soutien constant
– De la presse nos partenaires de toujours
-A tous les invités
Grand remerciement à toutes les membres de l’AJS qui se sont impliquées de près ou de loin dans cette organisation à travers les comités scientifique et d’organisation.
Merci aux présidentes d’honneur et à toutes les ainées (mention spéciale à Madame Dior FALL SOW)
Mention spéciale à la jeune équipe qui constitue la relève de l’AJS qui fait office aujourd’hui d’hôtesses.
Au secrétariat de l’AJS et le personnel d’appoint.
Je souhaite pleins succès à notre rencontre.
Je vous remercie de votre aimable attention.