La juriste sénégalaise Awa Tounkara, dans l’optique d’une lutter efficace contre l’excision, a préconisé, mardi à Dakar, la mise en place d’un cadre législatif allié à une sensibilisation impliquant divers acteurs dont les jeunes et les médias.
« Il faut beaucoup d’actions de sensibilisation pour convaincre les populations à abandonner l’excision. Les lois à elles seules ne suffisent pas. C’est pourquoi, il faut miser sur les jeunes et les médias », a dit Mme Tounkara.
Elle présentait le cadre législatif sénégalais contre l’excision à l’occasion d’un atelier de formation de journalistes et de religieux sénégalais sur la campagne médiatique mondiale menée par une association américaine »Guardian ».
Le Sénégal, selon Awa Tounkara, est le quatrième pays à amender son Code pénal pour y inclure des dispositions interdisant et punissant la pratique de l’excision. Selon le cadre législatif sénégalais, la pratique de l’excision est punie d’une peine d’emprisonnement allant de cinq à six mois.
« Malgré tout, a indiqué la juriste Awa Tounkara, la pratique subsiste. Alors, il faut accentuer la sensibilisation avec les chefs religieux et les parlementaires ».
Selon l’imam Moustapha Wélé du réseau islam et population, il faut faire épouser la lutte aux jeunes, leur faire comprendre les enjeux de la lutte contre l’excision et ses méfaits.
« Le rôle des religieux est très important. Ils sont écoutés. Seulement, les religieux doivent avoir des arguments valables », a dit l’imam, expliquant que si la loi peine à éradiquer la pratique, c’est parce qu’il y a un manque de fermeté de la part des autorités.